samedi 1 novembre 2008

Ils liront dans mon âme

« Pourquoi Mr Martin du Gard vient-il de remporter le Prix Nobel ? Parce qu’il a très bien parlé de l’affaire Dreyfus dans ses livres ». (L-F Céline)


Etienne Barilier introduit son essai avec un assez long rappel historique des faits et faux des principaux protagonistes. La dégradation de Dreyfus, la détention sur l’île du Diable, la personnalité trouble du commandant Estherazy, le retournement du lieutenant-colonel Picquart, le suicide du colonel Henry , Alphonse Bertillon et ses travaux sur l’ « auto-forgerie », le procès de Rennes, la détermination de Bernard Lazare, la lettre accusatrice au Président de la République publiée par Emile Zola, la réhabilitation du Capitaine : 12 ans d’Affaire.


Le thème traité donne son titre au livre : Les écrivains face à Dreyfus ou comment l’Affaire s’invitera dans l’écriture fictionnelle ou non de


Anatole France – L’anneau d’améthyste

Emile Zola – Vérité

Georges Bernanos – La grande peur des bien-pensants

Marcel Proust – Jean Santeuil

Maurice Barrès – Scènes et doctrines du nationalisme

Louis-Ferdinand Céline – Bagatelles pour un massacre

Romain Rolland – Les Loups

et de quelques autres.


Roger Martin du Gard n’est pas contemporain de l’Affaire. Le 5 janvier 1895, date de la dégradation de Dreyfus dans une cour de l’Ecole Militaire, il n’a pas 14ans. Maurice Barrès et Léon Daudet eux assistaient à la scène. Parmi les très nombreux spectateurs du procès d’Emile Zola au Palais de Justice de Paris Marcel Proust trouve une place dans la salle tout comme Anatole France, Charles Péguy, Octave Mirbeau.


Un chapitre (6 p. sur un total de 231 notes comprises) – « Et cette preuve, je l’ai vue ! » - est consacré au traitement de l’Affaire dans Jean Barois. Le conclure par « Les comptes rendu d’audience sont au plus près des faits. Ils ne suffisent pas à constituer le vrai. Il y faut une pensée, il y faut une écriture », c’est un peu vite oublier que l’erreur judiciaire n’en est pas le sujet principal et éclipser les choix retenus par Roger Martin du Gard pour son Jean Barois.

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