lundi 24 octobre 2011

Les Thibault - L'impossibe résumé

Une invitation à la lecture

Première partie (1 volume E.O 1922) : LE CAHIER GRIS

Une amitié, chaste mais exaltée, unit deux garçons de quatorze ans, élèves du même lycée : Jacques Thibault et Daniel de Fontanin. Leur correspondance, découverte par leurs maîtres, est jugée suspecte et ils sont menacés de renvoi. Jacques, indigné de cette suspicion et violent comme tous les Thibault, décide Daniel à s’enfuir avec lui pour tenter fortune au loin.

Jacques appartient à une famille de la bourgeoisie parisienne. Son père, Oscar Thibault, homme de bien, catholique intransigeant, est un despote, dont la sensibilité est étouffée par l’orgueil. Resté veuf après la naissance de son second fils, il s’est entièrement consacré à des œuvres sociales et religieuses qui lui ont valu la considération générale ; il s’est particulièrement occupé du relèvement de l’enfance coupable et il a fondé à Crouy un pénitencier modèle. Le fils aîné, Antoine Thibault, bien que de dix ans plus âgé que Jacques et déjà interne des hôpitaux, habite encore chez son père ; mais, très différent de M. Thibault (dont il juge sévèrement l’ostentation philanthropique et dont il supporte mal l’humeur autoritaire), il s’est détourné de la vie de famille pour se vouer avec passion à sa carrière de médecin. L’intérieur des Thibault est austère. La maison est tenue par une vieille fille dévouée et pusillanime , Mlle de Waize, qui fait depuis toujours partie de la famille ; elle y élève même une nièce à elle, orpheline qu’elle a recueillie, la petite Gise, de quatre ans moins âgée que Jacques, et que les deux frères ont adoptée comme une sœur cadette.

Daniel de Fontanin appartient à un milieu tout autre. Mme de Fontanin est une nature d’exception, généreuse, mystique. Constamment déçue par un mari infidèle (qu’elle aime, malgré tout, bien qu’il l’abandonne sans cesse pour courir de médiocres aventures), elle lutte, seule, afin d’élever dignement son fils et sa fille ; et elle puise dans sa vie spirituelle une telle sérénité, qu’elle tient tête avec une sorte d’allégresse aux déboires qui lui sont infligés. Le père, Jérôme, être séduisant et faible, gaspille ses dons naturels, et dilapide les restes de sa fortune en d’illusoires « affaires ». Quant à la petite sœur de Daniel, Jenny, d’un an plus jeune que lui, elle laisse déjà deviner, dans son regard trop réfléchi, une sensibilité complexe et orageuse, fort opposée à la nature heureuse de sa mère.

Cependant, l’escapade des deux collégiens a échoué. On les arrête près de Marseille ; on les ramène à Paris. Là, tandis que Mme de Fontanin accueille son fils repentant avec plus de tendresse que de reproche, M. Thibault reçoit Jacques comme un criminel, et décide pour « mater » définitivement l’insurgé, de le soumettre quelque temps au régime disciplinaire du pénitencier de Crouy.

Deuxième Partie (1 volume E.O 1922) : LE PENITENCIER

Plusieurs mois après, Jacques étant toujours incarcéré à Crouy, Antoine s’inquiète du sort de son frère et entreprend, à l’insu de M. Thibault, une enquête au pénitencier. Il obtient les aveux de l’enfant, et constate que le malheureux est sur la pente de la pire déchéance. M. Thibault ne se laisse pas convaincre et refuse de reprendre Jacques chez lui. Pour arracher au père la libération de son frère, Antoine doit faire intervenir l’abbé Vécard, confesseur de M. Thibault, et le seul qui qui ait quelque influence sur le vieillard.

Jacques revient donc à paris terminer ses études. Il habite avec Antoine, qui s’est chargé de veiller sur lui. Malgré la défense de M. Thibault, Jacques, avec la complicité d’Antoine, continue à fréquenter les Fontanin.

Troisième Partie (2 volumes E.O 1923) : LA BELLE SAISON

Cinq ans plus tard. Les enfants sont devenus de jeunes hommes. Daniel, qui se destine avec succès aux beaux-Arts, mène à paris une existence fort libre. Jacques vient d’être reçu à l’Ecole normale. Les Thibault et les Fontanin passent l’été à Maisons-Laffitte, où chacune des deux familles possède une propriété de vacances.

L’adolescence de Jacques, chaste, inquiète, est livrée à de confuses attractions. Il voit presque chaque jour Jenny de Fontanin : elle lui inspire depuis longtemps une curiosité ardente, douloureuse, tantôt proche de l’amour et tantôt de la haine. En même temps, les quinze ans de Gise, ne le laisse pas insensible ; et sa tendresse fraternelle se trouble par instants d’un sentiment moins pur. L’amitié de son frère Antoine ne lui est d’aucun appui : l’affection que Jacques témoigne à cet aîné de dix ans est sans abandon, souvent rageuse et jalouse.

D’ailleurs Antoine, en ce moment, se soucie peu de Jacques. Appelé par hasard au chevet d’une fillette blessée qu’il lui a fallu opérer d’urgence, il y a rencontré une belle aventurière dont il est devenu l’amant. Amour charnel et sans mesure, qui est pour Antoine une véritable initiation sentimentale et qui le transforme profondément. Mais cette flambée ne dure que quelques mois. Rachel s’arrache brusquement à la passion d’Antoine : elle fuit, pour rejoindre en Afrique un énigmatique forban, dont elle a été l’esclave, le souffre-douleur, et qui n’a cessé de la tenir sous son envoûtement.

Quatrième Partie (1 volume E.O 1928) : LA CONSULTATION

Trois nouvelles années ont passé. La consultation est le récit d’une journée d’Antoine, docteur déjà connu et pris tout entier par sa profession. Dans son cabinet défile une humanité pitoyable, vers laquelle il se penche avec passion. M. Thibault est mortellement atteint ; mais Antoine réussit à lui cacher la gravité de son état.

Quant à Jacques, il a disparu, et tout laisse supposer qu’il s’est suicidé mystérieusement à la veille d’entrer à l’Ecole Normale.

Cinquième Partie (1 volume E.O 1928 ) : LA SORELLINA

Cependant le hasard (une revue suisse qui vient de publier , sous un pseudonyme transparent, une longue nouvelle de Jacques : La Sorellina) révèle à Antoine que Jacques vit. Sous le masque de personnages italiens, Antoine reconnaît des portraits de son père, de lui-même, de tous ceux qui ont été mêlés à l’adolescence de Jacques ; puis, à peine transposé, le double amour de Jacques pour Gise et Jenny de Fontanin.

A l’aide ces pages autobiographiques et après une rapide enquête, Antoine comprend ce qui s’est passé : troublé par son double sentiment pour Jenny et pour Gise, outré du refus que lui avait opposé M. Thibault quand il lui avait demandé d’épouser Jenny, craignant aussi de soumettre, trois ans de suite, sa personnalité naissante au laminoir de l’Ecole normale, Jacques avait réalisé le projet d’évasion qui le gantait depuis sa quatorzième année ; il était parti pour la Tunisie ; puis après avoir connu de dures heures et couru bien des aventures, il était venu se fixer en Suisse, dans un milieu de révolutionnaires internationaux.

Antoine part aussitôt, rejoint son frère à Lausanne et le décide à revenir au chevet de leur père, qui va mourir.

Sixième Partie (1 volume E.O 1929) : LA MORT DU PERE

Pendant la courte absence d’Antoine, les femmes qui soignent M. Thibault appellent à son chevet son confesseur, l’abbé Vécard, dont les pieuses paroles réussissent à apaiser les angoisses du malade. L’état ne cesse de s’empirer ; et c’est un moribond qu’Antoine retrouve, lorsqu’il revient, avec Jacques, à Paris. Les crises d’urémie convulsive se succèdent, de plus en plus fréquentes, de plus en plus violentes. Après avoir, pendant deux jours et deux nuits, assisté impuissant à cette atroce agonie Antoine se décide à abréger, par une piqûre, ces souffrances inutiles.

Au cours des obsèques (dont M. Thibault avait d’avance réglé la pompe, et dont la cérémonie se déroule solennellement au pénitencier de Crouy – dernière et publique consécration vouée au « bien »), Antoine cherche à porter sur son père un jugement équitable. Les papiers personnels qu’il a trouvés dans le bureau de M. Thibault, lui ont fait découvrir toute une vie intime qu’il ne soupçonnait pas : la vie de M. Thibault semble n’avoir été qu’une longue, secrète et vaine lutte contre l’orgueil.

Gise, avertie par dépêche, est arrivée de Londres pour assister aux derniers moments. Elle ne savait pas que Jacques était retrouvé, revenu. Sa joie est de courte durée. Elle se heurte au mutisme cabré de Jacques ; il est devenu un étranger pour elle, pour tous. Il étouffe dans cette atmosphère de la maison paternelle ; et il ne songe qu’à rejoindre au plus tôt la Suisse.

Septième partie (3 volumes E.O 1936) : L’ETE 1914

Cette septième partie commence le 28 juin 1914, jour du meurtre de Sarajevo, et se termine le 10 août, neuvième jour de la guerre. Journée après journée, le lecteur assiste à cette lutte des forces de paix contre les forces de guerre, qui devait aboutir au conflit général d’août 1914.

Jacques est donc revenu à Genève. Il a repris sa place dans le groupe de révolutionnaires cosmopolites que dirige et anime un ancien aviateur, Meynestrel, l’énigmatique « Pilote ». C’est par lui que Jacques est envoyé à travers l’Europe pour y enquêter sur la politique secrète des Empires Centraux ; puis à Paris, pour y suivre de près les réactions françaises et la politique pacifiste des partis de gauche.

Là, il retrouve son frère Antoine, luxueusement installé dans la vie bourgeoise et parfaitement inconscient des menaces qui s’amoncellent sur l’Europe. Le heurt de leurs deux natures se poursuit, pendant tout le mois de juillet, en marge de la crise internationale.

Un accident – le suicide de Jérôme de Fontanin – a remis Antoine et Jacques en contact avec Mme de Fontanin, avec Jenny, avec Daniel. Un élan irrésistible – amour, orgueil, besoin de pardon – pousse Jacques à se disculper auprès de Jenny : explication passionnée, où fondent toutes les résistances qui les séparaient jadis, et où ils osent enfin s’avouer leur amour.

De ce jour-là, Jenny partage la vie haletante de Jacques parmi les militants pacifistes et le groupe socialiste de l’Humanité. Ensemble, ils sont témoins de l’assassinat de Jaurès ; et, après avoir vu sombrer successivement toutes les chances de conjurer la catastrophe, c’est ensemble qu’ils lisent sur les murs de Paris l’affiche de la mobilisation.

Jenny s’est donnée à Jacques. Elle l’accompagnera en Suisse ; où Jacques a résolu de fuir, afin d’y poursuivre par tous les moyens la lutte contre la guerre. Au dernier moment Jenny ne se décide pas à abandonner sa mère, et diffère son départ.

Alors, Jacques, emporté par son destin, s’éloigne seul. Il regagne Genève ; il revoit Meynestrel. Possédé par son idée fixe, dans une sorte d’état second, il met à exécution ce projet d’action individuelle, désespéré, chimérique et follement téméraire qui, devant l’écroulement de ses espérances et la trahison des chefs responsables, lui est apparu comme un ultime devoir ; l’unique moyen de servir à la fois la cause de la paix et celle de la révolution : adjurer les soldats des deux camps de jeter leurs armes et de fraterniser, avant que l’Europe entière ne soit happée par le tourbillon.

Le 10 août, à l’aube, il monte dans un avion piloté par Meynestrel, pour survoler le front d’Alsace, et semer sur les combattants des milliers de tracts pacifistes, français et allemands. Mais l’appareil capote, tombe dans les lignes françaises et s’enflamme. Meynestrel est carbonisé. Jacques, grièvement blessé, est pris pour un espion, et livré aux gendarmes d’une des divisions françaises qui battent en retraite. Agonisant, ballotté toute une journée sur une civière, il suit le recul désordonné des troupes, jusqu’au moment où il est abattu d’un coup de revolver par un des gendarmes qui le gardent et dont sa présence entrave la fuite.

Huitième et dernière partie (1 volume E.O 1939) : L’EPILOGUE

Dernières lignes du Journal d'Antoine :

Œdème des jambes. Grand temps, si je veux encore pouvoir. Tout est là, étendre la main, se décider. Ai lutté toute cette nuit.

Lundi, 18 novembre 1918.
37 ans, 4 mois , 9 jours.
Plus simple qu’on ne croit.
Jean-Paul.

mercredi 24 août 2011

Catherine Gide


La Fondation Catherine Gide met en ligne son nouveau site :  http://www.fondation-catherine-gide.org/

samedi 14 mai 2011

Roger Martin du Gard et Marc Allégret

Très belle vente d'Autographes & Manuscrits et de Livres anciens & Modernes à l' Hôtel Drouot-Richelieu mardi 17 mai 2011 (Pierre Bergé & associés).

Lot 143 :

Vingt-sept lettres autographes signées « Roger Martin du Gard » ou « R.M.G. », environ 47 pages in-8 : Nice, Antibes, Figeac, Roquefort, 1er octobre 1943/14 juin 1945.

Emouvante et intéressante correspondance relative à la grave maladie mettant en péril la vie de Nadine, femme de Marc Allégret, et à « l’universelle détresse » dans laquelle la guerre plonge la France.

Tout au long de ces missives, l’écrivain s’inquiète pour la santé de l’actrice Nadine Vogel (1917-1993), compagne du metteur en scène Marc Allégret. Le couple avait confié son enfant en bas âge à Madame Nolde, réfugiée dans le Lot pendant la guerre, et ce n’est que par elle que RGM parvient à obtenir des nouvelles de la malade dont les hauts et les bas lui inspirent les plus vives inquiétudes. « .... Chère Madame...Vous êtes notre seule source... Marc nous a dit, à son passage, que certains cas de ce genre avaient duré 8 à 10 mois avant d’aboutir à la guérison... Je suis confus de vous relancer ainsi... Je trouve tout naturel aussi que Marc ne puisse pas nous tenir régulièrement au courant, mais c’est bienp pénible de rester si longtemps sans rien savoir... ». « ... Marc m’ écrit que le Poussin (sa fille Danielle) est en bonne santé et profite au maximum de sa cure paysanne. Quelle sécurité pour eux de savoir la petite avec vous... Pauvre Marc, qui assiste, lucide et impuissant, à cet interminable débat contre la mort... C’est un grand repos d’esprit pour lui, et une grande consolation pour Nadine, de savoir le Poussin en si bonnes mains ! Ils sont,l’un et l’autre, obsédés par le rêve d’aller vous rejoindre un jour... ».

A Nice, de « ... formidables fortifications se dressent tout le long de la mer, c’est un mur continu, un travail de géants !... Ici la vie devient plus difficile chaque jour. Ne regrettez pas la somptueuse demeure de l’Horizon... devenue une succursale de l’enfer... Quelle sinistre époque...De quelque côté qu’on se tourne, on ne voit que des souffrances... ».

La presse évoque les menaces d’évacuation massive : « ... Beaucoup de gens sont pris de panique, et filent. C’est, je crois, le but réel de cette campagne énervante. J’ai peine à imaginer que l’on songe à évacuer de force des villes comme Marseille, Toulon, Cannes ou Nice... Mais on veut certainement... diminuer la densité de la population ; ce qui, au cours des événements éventuels, faciliterait le ravitaillement, le maintien de l’ordre, et les opérations militaires. Possible aussi qu’on souhaite récupérer beaucoup de locaux vides, pour y héberger les populations allemandes bombardées... Abandonner, en ce moment, tout ce qu’on possède ici, papiers, livres, provisions, stocks de pommes de terre, pour partir à l’aventure avec un sac au dos, serait une catastrophe... ».

Pourtant, lui et son épouse se réfugieront bientôt auprès de leur fille à Figeac, avant de louer un château délabré à quatorze kilomètres de la ville, expérience éprouvante : « ... on patauge dans le purin et les canards se soulagent dans le vestibule... nous avons du lait, et la cuisine en est transformée... Mais c’est l’ isolement total... un paradis « perdu »... Quel sale climat... et je suis déjà perclus de rhumatismes... ».

Apprenant qu’on bombarde Nice, il se dit tout honteux d’être parmi les privilégiés quand tant d’amis sont exposés, et s’inquiète pour le sort de ses livres, « ... un précieux instrument de travail qui me serait supprimé. D’autant que j’ai là-bas beaucoup de notes auxquelles je tiens... ».

Ce n’est qu’en décembre 1944, après deux mois de démarches, que l’écrivain quitte enfin le Lot, « ... ce pays hostile, cette population revêche, ce climat atroce, ce déluge continuel... », pour s’en retourner à Nice où, malgré les difficultés de tous ordres et les prodigieux événements se succédant à un rythme vertigineux, il peut à nouveau travailler tranquille et s’assurer un minimum d’équilibre.


vendredi 8 avril 2011

Roger Martin du Gard - " Un intellectuel libre "

Samedi 30 avril à 17h15 conférence par Charlotte Andrieux au Château de Maisons, à Maisons-Laffitte :



samedi 19 mars 2011

Plaque commémorative rue du Dragon

Le mercredi 23 mars 2011 à 11 heures 15, une plaque sera apposée sur la façade de l'immeuble 10 rue du Dragon (6ème arrondissement) où Roger Martin du Gard vécu de nombreuses années.
Le dévoilement sera précédé de trois prises de parole :
- M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6ème arrondissement,
- M. Jean-François MASSOL, Président de l'Association des amis du Centre international de recherches sur Roger Martin du Gard,
- M. Christophe GIRARD, adjoint au Maire de Paris chargé de la Culture (représentant de Bertrand Delanoë).

jeudi 10 mars 2011

Correspondance Jacques Copeau - Roger Martin du Gard


A l'occasion de la parution de la " Correspondance " entre Jacques Copeau et Roger Martin du Gard (1972), le professeur Jean Delay est l'invité de Pierre de Boisdeffre.
L'entretien est : ici sur Vidéo Ina.

vendredi 28 janvier 2011

La Gonfle à Cholet


Mise en scène : Patrick Pelloquet
JARDIN DE VERRE
13 bd Gustave Richard – Cholet
Du 15 au 20 et du 22 au 27 février

Réservations : 02 41 65 13 58

Il est question de « la bique », vieille femme atteinte d’« hydropisie visqueuse », qui « menace de passer » en laissant sa fortune, sans préciser qui en sera l’héritier.
Il est aussi question de la ruse de son neveu vétérinaire « Gustave » et de son domestique et amant, par ailleurs sacristain, « Andoche », qui louchent sur le magot. Il est enfin question d’une sexualité coupable qui voit le jour sous l’apparence de « la nioule », bonne à tout faire, créature muette, dont le ventre, à elle aussi, s’arrondit, mais cela n’a rien à voir avec l’hydropisie, et ce, au grand dam du neveu et du valet-sacristain qui ont usé et abusé de la jeune femme.
Ils n’iront pas de main morte pour « dégonfler » la vieille, usant d’une pompe à bestiaux, dans un vacarme de tous les diables, ponctué des cris de « la nioule » qui accouche dans l’étable…
« La Gonfle » est une farce paysanne, une oeuvre formidablement drôle de cruauté. Comme mes précédentes aventures en compagnie de Calaferte, Köbeli ou Minyana, ce rendez-vous est une nouvelle étape sur les chemins de la comédie humaine.
Merci à Jean-Claude Bérutti de m'avoir fait découvrir ce texte.
Patrick Pelloquet

jeudi 27 janvier 2011

L.A.S de Roger Martin du Gard ( Bellême 19 décembre 1929)

Non reprise dans la Correspondance Générale, la librairie  " Les Autographes" propose dans son catalogue de janvier  une lettre inédite (2 pages in-8) adressée aux éditions Gallimard au sujet de l'édition complète des Thibault illustrée par Thévenet :

Intéressante lettre au sujet de l'édition complète du cycle Les Thibault. Il a écrit à THÉVENET, qui a illustré cette édition, pour le remercier de sa collaboration, dont il se félicite, malgré « la crainte maladive que j'ai de voir portraiturer mes bonshommes »… Il a reçu le paquet d'épreuves déjà corrigées par le correcteur, qu'il va revoir à son tour et rapporter : « Le travail me paraît, d'ores et déjà, très attentif et intelligent. Mais ma stupéfaction est considérable de voir que l'on ne semble pas tenir compte de la coupure en 5 tomes que j'avais proposée »… Il raconte les faits, et comment il avait été décidé avec Gaston Gallimard de découper l'œuvre en 5 tomes : « Je m'y suis employé, avec toute la sagacité intéressée d'un auteur qui dépèce son œuvre. […] Je suis très surpris aujourd'hui, de voir qu'on a adopté une autre coupure ? Et sans me prévenir. D'après les épreuves que j'ai là, le tome I in 8° comprenait Le Cahier gris et neuf chapitres du Pénitencier, au lieu de cinq, prévus par moi. Or, je n'ai pas adopté à la légère la coupure que je proposais, et cela va faire du vilain »…