samedi 31 janvier 2009

La Bibliothèque de la Pléiade

Sur la page de présentation de la célèbre collection créée par Jacques Schiffrin en 1931 on peut y lire que :

" Gide, Malraux, Claudel, Montherlant, Saint-John Perse, J. Green, Yourcenar, Char, Gracq, lonesco et N. Sarraute sont les seuls auteurs à avoir vu leurs œuvres publiées dans la « Pléiade » de leur vivant. "

Cherchez l'erreur...!

[...] Autre complication : " la Pléiade " va publier mes oeuvres complètes en deux volumes pour Noël. Et la NRF me presse de mettre au point cette édition définitive. Camus a accepté de faire une Introduction. [...] Lettre à Marie Rougier, 17 janvier 1955. Journal III, p. 1050.

[...] Oeuvres complètes ! Cela a une résonance passablement sépulcrale et nécrologique ! Cela indique bien, en tout cas, que l'auteur est vidé, qu'il est déjà de l'autre côté du décor, et que c'est ainsi que son éditeur le considère. [...] Lettre à Marcel Martin du Gard, 18 juillet 1955. Journal III, p. 1056.




dimanche 25 janvier 2009

Marcel de Coppet l'Ami intime, le gendre...

Publiée chez L'Harmattan, une biographie de Marcel de Coppet par Alain Couturier.

Le Gouverneur et son miroir
Marcel de Coppet

(1881-1968)

Quatrième de couverture :

Marcel de Coppet a été un Gouverneur de colonie original et controversé. A la croisée de l’action coloniale et de la vie intellectuelle et littéraire, proche de Gide et intime de Roger Martin du Gard, il apparaît à diverses reprises sous les projecteurs de l’Histoire. Connu pour ses luttes contre les abus coloniaux, instigateur du “Voyage au Congo” de Gide qui provoqua à l’époque un scandale, il fut également l’artisan de la politique du Front Populaire en Afrique noire, le témoin privilégié de la mainmise de Vichy sur Madagascar et un acteur de premier plan dans les péripéties de l’insurrection de la grande île en 1947. Mais derrière les rôles il y a un homme. C’est ce personnage secret, complexe et attachant que le présent ouvrage s’efforce d’évoquer.

Originaire de Savoie, Alain COUTURIER vit au Venezuela. Depuis plusieurs années il consacre l’essentiel de son temps à la recherche historique et à l’écriture (“La piste africaine” ; “Les saisons d’un pêcheur”, Publibook). Entre autres fonctions il a été Président de l’Alliance française du Venezuela, Président de la Fondation Jules Verne, Conseiller du Commerce Extérieur de la France, Membre fondateur et Vice-président de la Chambre de Commerce Franco-Vénézuelienne.

samedi 24 janvier 2009

Témoignage

De la Nouvelle Revue Française, d'André Gide (beaucoup), de Roger Martin du Gard (un peu), de la création du comptoir d'édition Gallimard et du Vieux-Colombier
Jean Schlumberger livre ses souvenirs pendant près d'une heure. Sous la forme d'une interview, filmée à son domicile parisien 78 rue d'Assas , ce document est archivé sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel. Un extrait de 10 minutes est présenté gratuitement, l'intégralité de ce Portrait-Souvenir étant proposée en téléchargement payant.

jeudi 8 janvier 2009

Ressemblance ?

Charlotte Andrieux, spécialiste de Roger Martin du Gard, me fait remarquer que l'acteur François Dunoyer qui joue le rôle de Jacques dans la première adaptation télévisuelle des Thibault est assez proche du modèle de RMG...
Cette adaptation coréalisée par André Michel et Alain Bourdet fut diffusée en 6 épisodes de 90 minutes sur la première chaîne de l'ORTF entre décembre 1972 et janvier1973. Côté distribution, on notera les noms de Charles Vanel (Oscar Thibault), Philippe Rouleau (Antoine Thibault) et François Dunoyer (Jacques Thibault).
Pour la nouvelle adaptation du roman-fleuve proposée par France 2 en 2003 et qui fit légitimement débat, je renvoie à l'entretien du réalisateur Jean-Daniel Verhaeghe dans La Lettre n°15 de l'Association des Amis de Roger Martin du Gard.

mercredi 7 janvier 2009

Modèles d'Oscar Thibault, Antoine et Jacques

Pour visualiser ses personnages et les décrire avec précision, Roger Martin du Gard avait besoin du support de l'image. Il a constitué une collection de photographies de personnes réelles et de reproductions de portraits peints par des artistes qui lui ont servi de modèles pour les personnages des Thibault.
Collection Roger Martin du Gard, BNF, vol. XIII, fol. 11, 13 et 16.












lundi 5 janvier 2009

Roger Martin du Gard à Pontigny

Autour d'André Gide assis, de gauche à droite : Jean Schlumberger, Jacques Rivière et Roger Martin du Gard. 2ème Décade (14-24 août 1922) : Miroir de l'honneur ; culture de la fierté par la fiction.


Dans l’excellent Paul Desjardins et les Décades de Pontigny1, Jean Schlumberger conclut sa contribution2 par un portrait de Roger Martin du Gard qu’il me plaît de citer :




« Mon propos n’est pas d’établir, parmi les anciens de la N.R.F., un palmarès d’assiduité ni des certificats d’attachement à Pontigny ; je crois pourtant que sur deux plans, celui du zèle et celui du cœur, c’est bien à Roger Martin du Gard que serait revenu le prix d’excellence. (Bien qu’il ne fût pas en titre un des fondateurs de la revue et qu’il n’y ait même jamais collaboré, je le revendique comme un des membres authentiques du premier groupe.)


Dès sa première apparition à Pontigny, il avait posé en principe qu’il n’était pas un de ces intellectuels bien parlants, qui trouvent des choses ingénieuses à dire sur n’importe quoi. Il écouterait avec profit ces messieurs rivaliser d’érudition, de citations, d’entraînement aux subtilités philosophiques, mais on ne devrait pas compter sur lui pour prendre part à ces tournois ; il resterait un auditeur muet. Cette gageure il l’a tenue avec un entêtement granitique. D’autres que lui, que le ciel n’a pas doué de volubilité verbale, auraient eu le goût de partager son confortable silence, mais les conducteurs d’entretiens parvenaient toujours à les en débusquer, tandis que toutes les ruses, tous les pièges tendus ne son pas arrivés, en vingt ans, à tirer de Roger Martin du Gard fût-ce une exclamation. Or malgré ce mutisme de parade on peut, je crois, dire que personne n’a exercé plus de rayonnement dans les conversations privées, personne ne s’est plus intéressé aux jeunes, n’a plus encouragé les débutants.


L’immense correspondance qu’il a laissée montre non seulement la curiosité, mais les disponibilités de sympathie qu’il avait pour les êtres. Il a eu beau, pendant les dernières années, vivre dans la retraite, il ne désertait pas ses amitiés. Nous le savions, mais quand il a disparu, voici juste un an, chacun s’est aperçu avec étonnement combien le vide qui venait de s’ouvrir était plus large et profond qu’il ne s’y serait attendu, combien nous comptions instinctivement sur lui, sur ses conseils, combien par son œuvre dont les snobs prétendent qu’elle n’apporte plus rien, il aidait à maintenir la notion que la littérature est quelque chose en soi, quelque chose qui se continue, qui dure, et non pas, comme on nous le prêche, une activité utilitaire, sans signification au-delà de l’instant présent. »


1 Etudes, témoignages et documents inédits présentés par Anne Heurgon-Desjardins, PUF 1964.

2 " Pontigny et la Nouvelle Revue Française ". Ibid, p. 160-168.