dimanche 30 novembre 2008
Autographes de Roger Martin du Gard
Nice, Noël 1950.
"Avec meilleurs voeux, et un nouveau merci pour l'envoi de la Bouteille [probablement la revue littéraire d'Hugues Fouras La Bouteille à la mer, qui parut de 1929 à 1953], que je débouche toujours avec une sympathique curiosité, et où je puise toujours quelques gorgées réconfortantes-qui m'empêchent de vieillir..."
** Vendue par la librairie Les Autographes dans le catalogue Eté 2008, sous le numéro 198 (2 pages in-8. 350 €), la lettre autographe signée à Maurice Martin du Gard du 9 août 1918 dont le texte a été publié dans le Tome II de la Correspondance générale de Roger Martin du Gard (p. 236). Dans sa notice le marchand la dit adressée " à un ami ".
" Vous me mettez hors de moi […] en me demandant si le testament de Barois "représente ma pensée actuelle" (actuelle ou non). Laissez donc ce bouquin tranquille, et n’y cherchez pas je ne sais quelle orientation qu’il est incapable de donner ! Ce n’est pas un bréviaire. Ce n’est même pas une profession de foi. C’est l’histoire d’un bonhomme qui s’appelle Barois »… Des légions de gens sont tombés dans le travers de croire qu’il a passé par les évolutions de Barois, « que j’aie renoncé au catholicisme après d’affreux déchirements de conscience, que mon ménage soit désuni par des mésententes religieuses, que j’aie été un fougueux dreyfusard, et que je m’apprête à mourir dans la repentance sénile. Vrai, c’est à désespérer ! [...] Un roman, Monsieur, c’est une histoire ; ce n’est pas de l’Histoire. [...] Ce n’est pas ma faute si nos auteurs modernes ne peuvent insuffler un peu de vie à un personnage qu’en lui prêtant minutieusement la leur, et si l’exactitude auto-biographique tient presque totalement lieu des dons qui devraient être naturels au romancier. COPEAU répète volontiers qu’il n’y a jamais eu de romancier français ; relisez Cervantès, Dickens, Tolstoï : il a raison. (Nous avons Adolphe et Dominique…)... "
mardi 25 novembre 2008
Hommage à Roger Martin du Gard - Clermont 22.11.08
A la nuit tombante, le point d’orgue de cette balade fut naturellement la visite de la maison de grand-mère Wimy. " Au bout de la place, à droite, une ruelle, un raidillon la rue des Masqueries. C'était là : un large portail blanc entre deux murailles élevées " (2).
(1) (2) : Souvenirs d'enfance, Journal I, p. 6.
jeudi 20 novembre 2008
Roger Martin du Gard par Robert Levesque
Lecteur assidu et attentif des BAAG (Bulletin des Amis d’André Gide), le créateur et responsable de E-Gide signale le court portrait de Roger Martin du Gard que fait Robert Levesque dans son Journal à la date du 27 octobre 1948 (1).
« [...] Martin du Gard fit une apparition. Il attend d'avoir lu le Domaine pour m'écrire. Conseille fort de lire J'ai choisi la Liberté (2), et surtout un petit volume, l 'Ere des organisateurs. Toujours soucieux des questions sociales et de l'avenir de l'Europe au milieu de deux colosses menaçants (de même Bérard qui ne veut pas opter). Plus exactement, c'est la question de l'homme qui occupe M.d.G. J'aime sa chaleur qui se reflète et dans la voix et la couleur du teint. Une sorte de tendresse dans le regard, de caresse comme refoulée dans toute la personne ».
Un an plus tôt, presque jour pour jour, Roger Martin du Gard conseillait la traduction française de l’ouvrage de James Burnham à André Gide : « Un livre capital, et à lire sans délai. (A lire pour de bon, et pas seulement au doigt mouillé) : Burnham. L’Ere des organisateurs. Préface de L. Blum. Chez Calmann ».(13 octobre 1947, Correspondance Gide-RMG II, p.385).
(1) Robert Levesque : Journal inédit, BAAG n°160, octobre 2008, p. 564.
(2) En écrivant ce livre, Victor Kravchenko ouvre la voie à Boukovski, Soljenitsyne, Sakharov et tous les autres dissidents célèbres ou anonymes.
samedi 15 novembre 2008
mardi 11 novembre 2008
Lundi soir, 11 novembre 1918
Il était 11 heures moins 10 ». (Journal T. I, p. 1003).
Un peu plus tôt dans la journée, en toute lucidité il exprime son espoir : « Nous attendons d’une minute à l’autre ce formidable : « Cessez le feu », qui va sauver tant de vies humaines […] Et nous le vivons petitement, comme ont toujours été vécues par les contemporains les plus grandes journées de l’histoire […] Tâche de bien marquer l’imagination de Chr. (2) Qu’elle se souvienne au moins d’avoir vécu ce jour tragique, que l’univers entier attend en frémissant ». (Lettre à Hélène. Journal T. I, p. 1002).
Dans son communiqué à la presse du 11 novembre 1918 à 21 heures Philippe Pétain confirme que l'armistice est entrée en vigueur au 52ème mois d’une guerre sans précédent.
FLORILEGE (3)
« […] Et à 11 heures, nous apprenions à la fois la signature de l’armistice, la fuite du vieux bandit et la révolution en Bochie ». ( X à Ma chère maman, p. 178).
« Enfin, c’est fini. On ne se bat plus ! On ne peut pas le croire, et pourtant c’est vrai ! ». (Elise Massé à son frère Edmond, poilu que la guerre venait d’épargner, p. 172).
« Tout est fini ; la paix est signée – on ne tue plus – le clairon sonne le cessez-le-feu […] Tant fait plus ». ( Marius Maillet à sa chère bien-aimée pour la vie, p. 169).
« Enfin, 11 heures arrivent ; d’un seul coup, tout s’arrête, c’est incroyable. Nous attendons 2 heures ; tout est bien fini : alors la triste corvée commence, d’aller chercher les camarades qui [y] sont restés ». (Eugène Poézévara à ses Chers parents, p. 175. Gazé sur le front il mourra d’épuisement quelques années plus tard).
(1) Pierre Margaritis, grand ami de Roger martin du Gard, est mort de la grippe espagnole dans la nuit du 29 au 30 octobre. Cf. Mort de Pierre dans Journal T. I, p. 994- 999.
LES THIBAULT
à la mémoire fraternelle
de
PIERRE MARGARITIS
dont la mort, à l’hôpital militaire,
le 30 octobre 1918,
anéantit l’œuvre puissante
qui mûrissait dans son cœur
tourmenté et pur.
R.M. G.
(2) Christiane, sa fille, à un peu plus de 11 ans.
(3) Cf. Paroles de Poilus-Lettres et carnets du front 1914-1918, Ed. Librio, 1998.
lundi 10 novembre 2008
Roger Martin du Gard à Clermont de l’Oise le 22 novembre
Sauf modification de dernière minute, le programme de la journée commémorative devrait être le suivant :
Clermont de l’Oise
14H00 : Accueil du public à l’Hôtel de Ville.
14H15– 14H45 (15H00) : Intervention de Mme Charlotte Andrieux : « Clermont dans l’œuvre de RMG ».
15h00-15H45 : Intervention de M. Claude Teillet : « Le Clermont de RMG » (Projection de photographies de la ville, telle que RMG l’a décrite).
15H45-16H15 : Intervention de M. Claude Boulet : « Les rencontres littéraires de RMG à Clermont ».
16H15-16H30 (16H45) : Questions / Discussion.
16H45-17H00 : Projection du film « Les Lettres du Tertre ».
17H00 : Petite promenade littéraire (visite de la maison de grand-mère Wimy).
17H30 : Apposition de la plaque commémorative rue de l’Hôtel de Ville.
18H00 : Verre offert par la Mairie de Clermont.
Nouvel URL pour l’Association des Amis de Roger Martin du Gard

Charlotte Andrieux nous communique la nouvelle adresse du site qu’elle à créé en collaboration avec l'Association des Amis de Roger Martin du Gard.
http://sitewebrmg.perso.neuf.fr/index.html
Lecteurs, étudiants, chercheurs, spécialistes ou amateurs n’attendez pour l’enregistrer dans vos favoris.
dimanche 9 novembre 2008
Micro-études sur le net
Une poignée de textes critiques peuvent être consultés en ligne :
Canaliser le roman-fleuve : Les Thibault de Roger Martin du Gard par Hélène Baty-Delalande.
Comment et pourquoi "Jacques Thibault " n’est pas devenu un classique scolaire ? par Jean-François Massol.
La Genèse des "Thibault" de Roger Martin du Gard par René Garguilo (Compte rendu par Réjean Robidoux).
La première réception critique d’Epilogue par Hélène Baty-Delalande (résumé et plan).
Le résumé des Thibault sur @lalettre.
Les Stigmates de la Grande Guerre sur l'oeuvre de Roger Martin du Gard par Claude Sicard.
Roger Martin du Gard et le biographique Présentation par Hélène Baty-Delalande. Journée d’études Université de Lyon 2. 5 mai 2008.
Roger Martin du Gard et les bibliothèques de sanatorium BBF1958, Paris t. 3, n°9.
samedi 8 novembre 2008
Au-dessus de la mêlée


mercredi 5 novembre 2008
Le Verger d'Augy
Dès 1907 Roger Martin du Gard projette de construire son Verger dans le parc de la propriété achetée par ses parents en 1895.
« Je ne sais pas si je t’ai dit dans ma dernière lettre que j’avais décidé avec mon père de faire construire dans le parc d’Augy un petit pavillon pour nous, où nous serions chez nous […] et où je pourrai travailler avec une suite qui jusqu’ici m’a partout fait défaut ». (Lettre à Marcel de Coppet 28 décembre 1907. Citée partiellement dans Journal I p. 232).
Avec le concours de l'Association des Amis de RMG, une plaque commémorative a été inaugurée le 4 octobre.
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« Je suis à Augy depuis quinze jours, seul. Je suis venu faire le plan des Thibault ». (Journal II. 26 mai 1920. p. 134)
mardi 4 novembre 2008
ça m'a fracassé....... Les Thibault
Pour l'éditeur, il existe une option : Les Classiques !
(4ème minute de la vidéo).
lundi 3 novembre 2008
samedi 1 novembre 2008
Ils liront dans mon âme
« Pourquoi Mr Martin du Gard vient-il de remporter le Prix Nobel ? Parce qu’il a très bien parlé de l’affaire Dreyfus dans ses livres ». (L-F Céline)
Etienne Barilier introduit son essai avec un assez long rappel historique des faits et faux des principaux protagonistes. La dégradation de Dreyfus, la détention sur l’île du Diable, la personnalité trouble du commandant Estherazy, le retournement du lieutenant-colonel Picquart, le suicide du colonel Henry , Alphonse Bertillon et ses travaux sur l’ « auto-forgerie », le procès de Rennes, la détermination de Bernard Lazare, la lettre accusatrice au Président de la République publiée par Emile Zola, la réhabilitation du Capitaine : 12 ans d’Affaire.
Le thème traité donne son titre au livre : Les écrivains face à Dreyfus ou comment l’Affaire s’invitera dans l’écriture fictionnelle ou non de
Anatole France – L’anneau d’améthyste
Emile Zola – Vérité
Georges Bernanos – La grande peur des bien-pensants
Marcel Proust – Jean Santeuil
Maurice Barrès – Scènes et doctrines du nationalisme
Louis-Ferdinand Céline – Bagatelles pour un massacre
Romain Rolland – Les Loups
et de quelques autres.
Roger Martin du Gard n’est pas contemporain de l’Affaire. Le 5 janvier 1895, date de la dégradation de Dreyfus dans une cour de l’Ecole Militaire, il n’a pas 14ans. Maurice Barrès et Léon Daudet eux assistaient à la scène. Parmi les très nombreux spectateurs du procès d’Emile Zola au Palais de Justice de Paris Marcel Proust trouve une place dans la salle tout comme Anatole France, Charles Péguy, Octave Mirbeau.
Un chapitre (6 p. sur un total de 231 notes comprises) – « Et cette preuve, je l’ai vue ! » - est consacré au traitement de l’Affaire dans Jean Barois. Le conclure par « Les comptes rendu d’audience sont au plus près des faits. Ils ne suffisent pas à constituer le vrai. Il y faut une pensée, il y faut une écriture », c’est un peu vite oublier que l’erreur judiciaire n’en est pas le sujet principal et éclipser les choix retenus par Roger Martin du Gard pour son Jean Barois.