samedi 6 décembre 2008

Archives Marc Allégret



Près de deux cents lots ont été proposés à la vente sous le marteau de Maître Digard à Drouot Richelieu le 3 décembre 2007. Parmi les correspondances, scénario de films, tapuscrits, photographies, livres avec dédicaces 6 numéros concernaient directement Roger Martin du Gard.






95 MARTIN DU GARD ROGER.
Réunion de 92 lettres autographes signées à Marc Allégret (dont quelques cartes postales). Paris, Bellême (Le Tertre), Cassis, Cap d’Antibes, Nice, 23 juillet 1925-20 juin 1955 ; ens. environ 170 pages pour la plupart in-8 et 20 enveloppes conservées.
1 500 / 2 000 €

IMPORTANTE CORRESPONDANCE AMICALE POURSUIVIE PENDANT PLUS DE TRENTE ANS. Martin du Gard écrit le plus souvent de sa propriété du Tertre près de Bellême (Orne), d’où il lance des invitations pour réunir Gide, Allégret, de Coppet, Ernst Curtius, Mme Théo van Rysselberghe… Il conservera sous condition les clichés que Marc prendra pendant son séjour au Congo (1925) jusqu’à son retour. À travers les libres formules de l’amitié le littérateur réapparaît sous de jolies phrases élaborées,particulièrement pendant le voyage d’Afrique.
Il aimerait assister au tournage d’un des film d’Allégret, lui suggère, en plaisantant, d’entrer en vue de mariage en relation avec Denise van Moppès, « unique héritière d’une vieille famille hollandaise ayant des concessions à Java », attend qu’il lui explique le fonctionnement d’un Pathé-Baby offert par son frère, évoque " Colline " de Giono qu’il trouve un très beau livre ; il songe aussitôt « à l’extraordinaire film qu’on pourrait en tirer ». Lui-même prépare pour Allégret des scénarios qui ne semblent pas l’intéresser : « Frère et soeur », « Paysans » (cf. le manuscrit dactylographique ci dessous). Il le félicite sur son mariage (1938),puis : « Le départ de Christiane me remue profondément. J’ai plus que jamais besoin de solitude et de silence ». « Les Allégret ont une fille ! Alleluia ! » (3 juil. 1942).
Les lettres des années de guerre reflètent la morosité générale. Plusieurs d’entre elles sont adressées à Nadine, femme d’Allégret, et l’on suit l’évolution incessante de sa maladie. Un directeur de revue demande le film sur le voyage au Congo pour organiser des représentations.
Il se replonge dans les Thibault, reçoit avec enthousiasme le projet de film d’après La Bête humaine, « qui fait paraître fade toute notre littérature d’aujourd’hui », fait de vifs éloges de " L’Arlésienne " d’Allégret (22 avr. 1942), recommande un excellent et délicat critique Jean Blanzat et un remuant jeune homme parrainé par Cocteau, Roger Stéphane, doué pour faire des dialogues vifs et spirituels… À la fin un long passage sur la santé de Gide, qui décline… Dans une lettre annonçant l’envoi de Paysans, il rapporte des jugements d’amis : « Jean [Schlumberger] l’a lu et Mme Théo [van Rysselberghe]. Ils me confirment dans l’idée que ce film a quelque mérite. C’est une fresque paysane quelque chose de noir et blanc, un large fusain et qui peut avoir assez grande allure ». Mais le projet de film n’aboutissant, il dit : « J’enfouis mon gros manuscrit dans le tiroir fosse commune ».


96 MARTIN DU GARD ROGER.
[Le Film parlant français].
Paris, janvier 1930 ; 7 pages in-4 dont quatre autographes et un petit dossier dactylogr. sur le même sujet.
500 / 600 €

Étude en vue de remédier à la crise survenue dans le cinéma français lors du passage du cinéma muet au cinéma parlant. Le texte de la main de Roger Martin du Gard commence ainsi : " Huit écrivains français MM. Édouard Bourdet, André Gide, Jean Giraudoux, Roger Martin du Gard, André Maurois, Paul Morand, Jules Romains, Jean Schlumberger, émus par la crise où semble actuellement sombrer le cinéma français,et persuadés qu’il est encore temps d’y chercher remède, se sont spontanément groupés pour étudier, avec M. A. Blague-Belair député et M. Marc Allégret, la situation en France au début de cette année 1930. Suivent les observations et mesures préconisées " .— Joint la version dactylographiée mise au net et complète, une lettre dactyl. de J. Romains et quelques autres documents y relatifs.


97 MARTIN DU GARD ROGER.
Frère et soeur (Film non parlant mais sonore). Vers 1930. Manuscrit dactylographique de [26] ff., 137 ff., 36 ff., [2] ff.,cartonné dos toile.
200 / 300 €

Scénario de film apparemment inédit. Dactylographie originale de l’époque portant quelques corrections manuscrites.


98 MARTIN DU GARD ROGER.
Réunion de trois ouvrages en éditions originales (exemplaires de presse).
Paris, Gallimard, 1928, 1929, 1933 ; 3 vol. in-12 brochés.
150 / 250 €

LA GONFLE. Farce paysanne.— Envoi à Marc Allégret sur l’« hommage de l’auteur absent de Paris ».
VIEILLE FRANCE. Inscription de l’auteur à Marc Allégret sur la même carte-hommage.
LES THIBAULT. T. VI : La mort du père. Envoi de l’auteur : « à Marc qui ne me lit pas ».


99 MARTIN DU GARD ROGER.
Notes sur André Gide. 1913-1951.
Paris, Gallimard, 1951 ; in-12 broché.
200 / 300 €

Édition originale. Exemplaire de presse.— Dédicace autographe signée de l’auteur : « à Marc en souvenir de ces jours de février où nous avons été si proches dans le chagrin… » Gide était mort le 19 février 1951.


100 MARTIN DU GARD ROGER.
Commentaire autographe sur le reportage au « Tertre » (sa propriété) fait pour être incorporé dans le film sur André Gide. Paris, avril 1951 ; 5 pages in-4 oblong, une lettre autographe, des dactylographies et papiers divers liés à l’affaire. Le tout contenu dans un étui-boîte noir et rouge.
400 / 500 €

« Pendant l’été de 1929, quelques amis s’étaient réunis chez Roger Martin du Gard dans sa propriété de Bellême, pour y fêter le retour en France du gouverneur de Coppet… André Gide était venu y retrouver son ami… » Martin du Gard remplit ainsi cinq grandes pages de souvenirs sur la présence enchanteresse de Gide chez lui. Puis il s’arrête court et envoie une lettre à Marc Allégret (jointe) pour lui dire qu’il ne peut continuer : « Je ne sais rien foutre sur commande… » Joint des versions dactylographiées avec indications de mise en scène.

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