[...] Tolstoï, seul, me semble éviter cette involontaire complaisance à son propre génie. Parce que Tolstoï est profondément, pauvrement, humblement honnête ; et se place devant l'objet avec un total asservissement à son oeil ; et qu'il ne sait pas assez bien de quoi est fait son génie pour pouvoir fabriquer, à côté des parties géniales de son oeuvre, des parties qui aient l'apparence de ce même génie. Et c'est en cela qu'il est un maître absolument unique. Parce qu'il apprend seulement à voir, et non à peindre. Je persiste à croire qu'il n'y pas de "trucs" chez Tolstoï. Impossible à pasticher. [...] Lire Tolstoï, c'est vivre intensément, c'est acquérir en un minimum de temps, cette expérience qu'il eût fallu dix ans de contacts humains et de voyages et de temps perdu, pour acquérir [...]
Le 20 novembre 1910, s'éteignait Léon Tolstoï.
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