mardi 31 décembre 2013

La Bête humaine


Une version restaurée et remasterisée de la Bête humaine de Jean Renoir en format DVD et Blu-Ray est désormais disponible.
En bonus une interview de Charlotte Andrieux, Secrétaire générale de l’Association des Amis de RMG,  sur le scénario de la Bête humaine par Roger Martin du Gard.
Notre amie a en effet retrouvé à la Bibliothèque nationale de France la version complète dactylographiée du scénario, version que l’on pensait disparue.
A noter que l’Association des Amis de Roger Martin du Gard est clairement citée au générique.




dimanche 22 décembre 2013

Maison des illustres



Le château du Tertre, Orne, vient d'obtenir le label Maisons des illustres.

dimanche 24 novembre 2013

De la correspondance Camus-RMG dans Le Monde

A la mort de l'auteur des Thibault Camus eut ce mot qui dit toute sa détresse : « La seule existence de cet homme incomparable aidait à vivre. »

En savoir plus sur :
http://www.lemonde.fr/livres/article/2013/11/06/l-ami-camus_3509212_3260.html 

samedi 23 novembre 2013

Vendredi 6 décembre. Drouot salle 11. Pierre BERGÉ


Lettre autographe signée, Bellême (Orne) 10 mars 1927, à Édouard Champion; 2 pages in-8, enveloppe.

dimanche 17 novembre 2013

De la correspondance Camus-RMG dans l'Express




"Que ferait Martin du Gard? " se demande le lauréat 1957, à chaque fois qu'il doit improviser lors de son séjour dans la capitale suédoise.




samedi 16 novembre 2013

Confidence africaine



Du mardi au samedi à 18h30
Du 8 janvier au 1er mars 2014

Auteur : Roger Martin du Gard

Mise en scène : Jean-Claude Berutti
Avec : Jean-Claude Berutti, Christian Crahay
Durée : 55 minutes
Le pont d’un paquebot, la nuit, entre l’Afrique du Nord et Marseille. Un homme se confie, l’autre écoute. Celui qui écoute, c’est Roger Martin du Gard, l’auteur des Thibault et de La Gonfle. Celui qui se confie est un inconnu, Italien, libraire, installé dans une métropole du Maghreb. C’est une confession intime et scandaleuse, récit à la fois délicat et impudique d’une aventure interdite… Le spectacle fut joué à la Comédie de Saint-Etienne sur une longue série : nous le reprenons six ans après pour voir ce que nous raconte aujourd’hui ce récit drôlement amorale, dans un monde de plus en plus moralisateur.

lundi 11 novembre 2013

Lundi soir, 11 novembre 1918

Tout à sa douleur causée par la mort de Pierre Margaritis (1), Roger Martin du Gard note d’une plume sèche «  L’armistice est signé. Nous sommes partis d'Ablancourt. La ville était calme, plutôt morne. […] Je suis descendu en apercevant un rassemblement. Une dépêche était affichée : Les hostilités cesseront sur tout le front le 11 novembre, à 11 heures, heure française. Les troupes alliées ne franchiront pas jusqu’à nouvel ordre la ligne formée par le front à cette date et à cette heure. Signé : MARECHAL FOCH.
Il était 11 heures moins 10. » (Journal T. I, p. 1003).


Un peu plus tôt dans la journée, en toute lucidité il exprime son espoir dans une lettre adressée à sa femme Hélène : « Nous attendons d’une minute à l’autre ce formidable : « Cessez le feu », qui va sauver tant de vies humaines […] Et nous le vivons petitement, comme ont toujours été vécues par les contemporains les plus grandes journées de l’histoire […] Tâche de bien marquer l’imagination de Chr. (2) Qu’elle se souvienne au moins d’avoir vécu ce jour tragique, que l’univers entier attend en frémissant. Que le souvenir de Pierre me pèse lourd, en ce moment plus que jamais ! » (Lettre à Hélène. Journal T. I, p. 1002).


Dans son communiqué à la presse du 11 novembre 1918 à 21 heures Philippe Pétain confirme que l'armistice est entrée en vigueur au 52ème mois d’une guerre sans précédent.



(1) Pierre Margaritis, grand ami de Roger Martin du Gard, est mort de la grippe espagnole dans la nuit du 29 au 30 octobre. Cf. Mort de Pierre dans Journal T. I, p. 994- 999.



Je dédie
LES THIBAULT
à la mémoire fraternelle
de
PIERRE MARGARITIS
dont la mort, à l’hôpital militaire,
le 30 octobre 1918,
anéantit l’œuvre puissante
qui mûrissait dans son cœur
tourmenté et pur.
R.M.G.


(2) Christiane, sa fille, à un peu plus de 11 ans.

dimanche 3 novembre 2013

Vente Sotheby's du 26 novembre


Exemplaire nominatif ayant appartenu à Roger Martin du Gard

édition originale. [Impr. Sainte-catherine, Bruges]. 2 volumes in-8 (221 x 138 mm). Exemplaire nominatif hors commerce sur chandelle d'Arches, numérotés à la presse 9/12 pour le tome I et 9/13 pour le tome II. Exemplaire justifié par Gide qui a signé et inscrit le nom du dédicataire aux deux volumes. 
Avec une mention autographe signée de Roger Martin du Gard : "Donné par moi à Roger Froment / R Martin du Gard 1958".
Reliure signée Paul Bonet, 1963. Composition mosaïquée de box vison et beige avec larmes et lunes de couleurs opposées, séparés verticalement par une composition de box de différents verts et rouges, dos lisses, doublures et gardes de daim beige, tranches dorées, couverture et dos. Chemises demi-veau brun et étuis (Carnets, 1419 et 1420).

L'exemplaire est enrichi, au tome I de la copie par Roger Martin du Gard des 11 premiers vers d'Épigraphe pour un livre condamné de Baudelaire, sur le premier feuillet blanc, suivie d'une annotation de la main de Roger Froment, et au tome II, de trois notes ou lettres signées par Martin du Gard.
Note autographe signée, intitulée "p.68 bis" et datée de 1926 (1 p.1/2 in-8, reliée entre les pages 68 et 69). Martin du Gard commente les propos de Gide en regard et rapporte ce qu'il lui a dit au sujet de l'écriture de cet ouvrage, précisant qu'il était hostile à une telle publication du vivant de son auteur : "Tout cela est coulant et d'un grand charme, mais vous ne faites qu'effleurer les choses, et d'une façon un peu anecdotique. L'analyse que vous faites de vous-même durant ces années de jeunes pourrait être plus détaillée, approfondie davantage. Vos personnages sont finement indiqués, mais ils glissent devant nous comme des fantômes, et vous pourriez les dessiner d'un trait plus accusé. Ne dites pas que c'est impossible : lorsque vous me contez votre enfance, ce que vous en dites est autrement savoureux [mot souligné] que ce que vous en avez écrit là !".
Tapuscrit d'une lettre de Martin du Gard à Gide, 7 octobre 1920 (2 pages in-4 repliées in fine), l'exhortant à dévoiler davantage l'inoubliable vérité : "Il est temps d'ouvrir carrément la porte secrète, d'y entrer, et de nous y conduire avec vous". Avec une note autographe de l'auteur de cette lettre, expliquant la provenance de la lettre originale.
Lettre autographe signée, 31 juillet 1958, adressée au professeur Froment à qui Martin du Gard offre cet exemplaire de Si le grain ne meurt, lui donnant des nouvelles de la publication de la Correspondance Gide-RMG.

provenance
 : Dr Roger Froment.
Estimation
15,000 — 20,000

vendredi 18 octobre 2013

Programme de la journée d'étude du 15 novembre à Grenoble



Traverses 19-21                                                                                       CERILAC
Université Stendhal                                                                     Université D. Diderot
Grenoble 3                                                                                                   Paris 7

Journée d’étude du 15 novembre 2013

Centenaire de la publication de Jean Barois de Roger Martin du Gard

TOTALITÉ ET FRAGMENTATION
DANS L’ŒUVRE ROMANESQUE DE R. MARTIN DU GARD :
GENRES, STYLES, LECTURES

Salle Jacques Cartier de la Maison des langues et des cultures

Programme 

9h. Accueil.
9h. 30. Ouverture de la journée d'étude : Jean-François Massol et Hélène Baty-Delalande
Hommage à André Daspre

I.               Constructions, déplacements, bifurcations

10h. Angels Santa (Université de Lleida, Espagne) : « Utilisation du sentiment religieux dans la construction du ‘‘chantier’’ littéraire de Jean Barois  »

10h45. Aude Leblond (Paris III) : « L’‘‘optique du livre’’ contre l’‘‘optique de la scène’’: chapitrage et bifurcations génériques dans Jean Barois. »

11h30. Hélène Baty-Delalande (Université Paris-Diderot-Paris 7) : « Jean Barois, roman des passages »

II.             Brisures et totalisation

14h. Stéphanie Smadja (Université de Université Paris-Diderot-Paris 7) : « Aspects stylistiques de Jean Barois »

14h45. Stéphanie Bertrand (Université du Luxembourg, Université de Lorraine) : « Modalités et enjeux de la forme aphoristique dans Jean Barois »

Pause

15h45. Charlotte Andrieux (Paris) : « Le collage de documents dans Jean Barois : une approche littéraire et picturale moderne »

16h30. Jean-François Massol (Université Stendhal Grenoble III) : « Le roman et ses genres en fragments, de Jean Barois à Maumort »

Clôture de la journée

Organisation : Hélène Baty-Delalande et Jean-François Massol
Contact : h.batydelalande@gmail.com ; j-f.massol@wanadoo.fr

Salle Jacques Cartier
Maison des langues et des cultures
Domaine universitaire
1141, avenue centrale
38400 Saint-Martin-d'Hères


dimanche 6 octobre 2013

Quand Camus et RMG s'écrivaient



LADEPECHE.fr rend hommage à Claude Sicard à l'occasion de la sortie de la correspondance croisée des deux Nobel.

jeudi 19 septembre 2013

Roger Martin du Gard, Moralist


Vient d'être mis en vente le livre de John E Garrod, Roger Martin du Gard, Moralist.

Cet ouvrage est plus particulièrement destiné à un lectorat bilingue ; en effet toutes les citations de Roger Martin du Gard, elles sont très nombreuses, sont en français.

André Daspre


C'est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès d'André Daspre survenu le 10 septembre à 84 ans.
Nos pensées vont vers sa femme, ses enfants et petits-enfants.
L'Association des amis de RMG se mobilise pour rendre hommage prochainement à ce très grand spécialiste de Roger Martin du Gard.

mercredi 11 septembre 2013

Correspondance Albert Camus - Roger Martin du Gard

Parution : 19 septembre

Présentation de l'éditeur :

Le 24 juin 1948, Roger Martin du Gard avait écrit à André Gide : «Camus [...] est celui de sa génération qui donne le plus grand espoir. Celui qu’on peut ensemble admirer et aimer.» Dix ans plus tard, à la mort du romancier des Thibault, Camus note sobrement dans son Cahier : «On pouvait l’aimer, le respecter. Chagrin.»
Émouvant parallèle qui souligne la dimension affective d'une correspondance fondée sur la confiance, le partage des mêmes valeurs, l'engagement douloureux de l'écrivain au service de la paix, de la justice et de la dignité. En Martin du Gard, Camus apprécie l'expérience d'un généreux aîné apte à conseiller, à comprendre sans condamner, en garde permanente contre «la fascination des idéologies partisanes». Et Camus illumine les dernières années du vieil homme si prompt à douter de lui-même. Par sa révolte lucide et la riche variété de sa palette, il prouve à Martin du Gard que l'on peut s'inscrire sans en rougir dans la lignée d'un humanisme dont Jean Barois et Les Thibault furent naguère tributaires.
Leurs lettres et les notes qui les éclairent révèlent deux natures fraternelles, dont les angoisses et les espoirs n'ont pas cessé d'être les nôtres.




Albert Camus - Roger Martin du Gard
Correspondance (1944 - 1958)
Edition de Claude Sicard
Gallimard, coll. Blanche, 2013
272 p.
ISBN : 9782070139255
18,50 EUR





vendredi 6 septembre 2013

Mémoires de Pierre de Boisdeffre


Sur e-gide, Fabrice Picandet nous donne à lire un intéressant portrait de RMG par Pierre de Boisdeffre.




lundi 26 août 2013

La Lettre août 2013


Un sommaire particulièrement riche :

Nous contacter pour recevoir un exemplaire de la version pdf, en principe réservée aux membres de l'Association des Amis de Roger Martin du Gard.

Correspondance Albert Camus - Roger Martin du Gard


Roger Martin du Gard écrivait à André Gide en 1948 : « Camus, par sa valeur d’homme, sa tenue morale [...] est celui de sa génération qui donne le plus grand espoir. Celui qu’on peut ensemble admirer et aimer. »
Et Camus, qui, en 1955, avait donné une préface lumineuse à l’édition des Œuvres complètes de son aîné, déclara le 30 août 1958, à la mort de Martin du Gard : « la seule existence de cet homme incomparable aidait à vivre.»
L’édition de la Correspondance des deux écrivains, que Gallimard doit publier le 15 septembre prochain a été préparée par Claude Sicard, professeur émérite des universités.


dimanche 21 juillet 2013

samedi 4 mai 2013

Disparition de Catherine Gide

Suite à son décès survenu le 20 avril dernier, la Fondation qui porte son nom à mis en ligne un recueil de témoignages d'amis.


La Fondation s'emploiera à poursuivre le travail entrepris autour de la préservation et le rayonnement de l'oeuvre de son père.

samedi 23 mars 2013

Notes sur André Gide

Dans son dernier catalogue Paul Derieux propose :
Notes sur André Gide Gallimard 1951, 1 des 13 de tête sur Japon impérial.  (250€)
 

dimanche 17 mars 2013

La littérature prolétariennne aux XIXe et XXe siécles




Les Actes du Colloque organisé à Sens en septembre 2012 sont diponibles à l'adresse suivante : Monsieur Frédéric-Gaël Theuriau, 13 allée de la Fauvette, 37100 Tours. (18€)

Notre ami Francois Tézenas du Montcel présente une communication intitulée « présence indirecte du prolétariat dans l’Eté 1914 », où il s’efforce de montrer par quelle voie un peu fortuite ce romancier réputé bourgeois a introduit dans le cours de son œuvre maîtresse une description documentée des milieux révolutionnaires et prolétariens à la veille du premier conflit mondial.

mercredi 30 janvier 2013

L'association des Amis de Roger Martin du Gard, vous souhaite une bonne année 2013 !

Merci à tous ceux qui nous soutiennent : à nos adhérents, à nos sympathisants et à tous ceux qui contribuent aux actions de l'association pour promouvoir l'œuvre de Roger Martin du Gard.
 
Nous avons le plaisir de vous annoncer que la maquette du prochain Cahier NRF VIII consacré à RMG est terminée et qu'elle est actuellement en cours d'examen au comité de lecture de Gallimard. Que tous ceux qui ont participé à notre appel à souscription soient grandement remerciés.

Le prochain bulletin de l'association, La Lettre n° 27, devrait paraître à la fin du mois de mars.
Celui-ci s'annonce déjà riche : comptes rendus des événements passés, publication d'une lettre manuscrite inédite de RMG, article également inédit et surtout nous aurons le plaisir d'annoncer les manifestations prévues cette année à l'occasion du centenaire de la parution de Jean Barois : deux journées d'étude sont déjà en préparation en ce début d'année...

Nos meilleurs vœux !


Charlotte Andrieux

(Secrétaire générale)

jeudi 24 janvier 2013

« L’esthétique narrative de Roger Martin du Gard » 1/2

Nous remercions notre ami François Tézenas du Montcel qui a bien voulu exhumer sa thèse pour partager un résumé :


« L’esthétique narrative de Roger Martin du Gard »
(Genèse et problématique d’un pseudo naturalisme d’après le Journal) 

Thèse soutenue à l’Université François Rabelais, à Tours, le 28 avril 2000
Président du jury : M. Claude SICARD (Université de Toulouse)
Directeur de thèse : M. Louis BALADIER (Université de Tours)

« L’esthétique narrative de Roger Martin du Gard » 2/2



Les 3 volumes du Journal de RMG, établis et annotés par le Pr Claude Sicard, et parus en 1992 et 1993 furent déterminants pour l’entreprise de cette thèse. Ils révélaient en effet de nombreux « secrets de fabrication » d’une œuvre imposante, mais généralement considérée comme héritière d’une esthétique romanesque traditionnelle, voire traditionaliste.  On voulut voir en Martin du Gard un héritier du roman balzacien, voire du naturalisme de Zola !
 

            L’objectif premier de cette thèse fut donc d’examiner attentivement l’œuvre globale de RMG (romans, nouvelles et théâtre) à la lueur d’un examen approfondi des notes, lettres et commentaires contenus dans ce Journal, qui s’étend sur plus de cinquante années et révèle la précocité des ambitions littéraires du futur Prix Nobel. Il s’agissait en fait d’aboutir à la démonstration que l’écriture de fiction, telle que RMG l’a mise en pratique, était d’une étonnante modernité, quand bien même, à l’époque de Maumort,  l’auteur restait persuadé du contraire, se sentant dépassé par la nouvelle génération, celle de Sartre, Malraux, Camus…
 

            Dans une première partie,  intitulée « Une esthétique conservatrice », l’objet fut de montrer à quel point le jeune Martin du Gard pouvait encore être soumis à la pesanteur de la tradition, à la fois classique, réaliste et quasi naturaliste (notamment dans un roman non publié « Maryse ») et combien, néanmoins, il s’acharna à renouveler l’écriture romanesque à travers le « procédé » du récit dialogué, tenté dans « Une vie de saint » et concrétisé  par le premier roman publié à compte d’éditeur, voici un siècle, Jean Barois, sans jamais perdre de vue son ambition capitale : décrire la vie, ses secrets, ses bas-fonds. Cette ambition fut et resta la constante dans les projets littéraires de RMG, Maumort y compris.  Après Jean Barois, elle ramena, en apparence, Martin du Gard à une écriture d’un grand classicisme, du moins pour l’œuvre magistrale, Les Thibault, ainsi que pour ce qui eût pu, achevé, être le couronnement d’une vie de créateur, Maumort.

 
            Aussi, la seconde partie (« Le Journal et la nouvelle image de Martin du Gard ») s’éloignant  des œuvres de fiction, opère une plongée dans le laboratoire polyphonique que représente, en grande partie, le Journal, puisque sont rassemblées dans ces volumes non seulement les notes personnelles de RMG et plusieurs analyses autobiographiques – notamment les aléas de la vie privée -  mais aussi de nombreuses correspondances , souvent croisées, avec les plus proches amis du romancier, que furent, jusqu’en 1914, Marcel de Coppet, Gustave Valmont, et Pierre Margaritis,  et, après 1918, Coppet, presque exclusivement.
 

            Ces correspondances révèlent de nombreux échanges d’idées entre RMG et ses consultants, qu’il s’agisse d’esthétique littéraire ou d’éthique : elles ont donc été longuement étudiées et analysées. Enfin, le Journal servit aussi de banc d’essai   au romancier : il s’y essayait à l’art du portrait, prenant pour modèles certains proches ou certains confrères, ce qui aida hautement RMG à cultiver une incontestable « vis comica » qui affleure régulièrement dans les œuvres de fiction, à travers des personnages qui viennent momentanément interrompre le tissu narratif souvent proche du tragique et détendre le lecteur (ainsi M. Chasles, secrétaire du Père Thibault, et le pasteur Gregory). Ces personnages « secondaires » représentent des « cas » qui, bien souvent, permettent de rejoindre l’être profond de chaque protagoniste.  Il s’agit de « simples » qui sont en fait des « sages », diseurs de vérités.
 

            Martin du Gard, qui s’est beaucoup intéressé à la psychiatrie,  aimait se livrer à des « études de cas ».  Cette alliance de la recherche de l’a-normal à décrire, et de l’extrême soin porté à l’écriture narrative (romanesque ou dramaturgique)  nous a paru la clé de la modernité martinienne,  car  complètement différente du naturalisme « classique »  où la description crue des cas sociaux ou physiques était l’objet même du récit. Il n’en va pas de même chez Martin du Gard, très curieux des êtres, toujours prêt à comprendre et à « compatir », au sens étymologique du terme. Ce « néo-naturalisme » très novateur   affleure partout, et pas seulement dans Les Thibault.  Le théâtre, les nouvelles, et l’inclassable Maumort  achèvent d’illustrer cette esthétique très particulière, qui n’est jamais bien loin d’une éthique, propre à Martin du Gard et qu’il ne faudrait surtout pas confondre avec une quelconque « morale ».
 

            C’est ainsi que la troisième partie (Martin du Gard, novateur et chercheur) a cherché à montrer qu’à travers différents genres littéraires – RMG a toujours voulu creuser au plus profond de la psychologie humaine, sans hésiter à plonger dans l’irrationnel, le pathologique,    le « hors-normes ». Le théâtre, la nouvelle, et cette vraie-fausse autobiographie, à la forme et au genre inclassables, qu’est Maumort confirment aisément ce qui fut presque l’idée fixe de Martin du Gard.  Un Taciturne se voulait une étude de psychologie sexuelle ; des nouvelles peu connues comme Confidence Africaine, et le Genre Motus  (restée inédite)  ainsi que nombre d’esquisses amorcées dans le Journal abordent différentes formes de déviances physiques ou mentales, sans qu’il soit jamais possible de cataloguer ces textes comme purement « naturalistes. 

 
            L’art de Martin du Gard s’exprima au mieux, et bien que l’auteur fût persuadé du contraire, dans Maumort, œuvre certes inachevée, mais qui, contrairement aux Thibault, secoue la passivité du lecteur, l’emmène ici et là dans le sillage des fantasmes, désirs et vies « officielles » de personnages très différents , par les points de vue d’un narrateur/personnage certes unique, mais apte à reconstituer les pensées et obsessions de l’adolescent qu’il fut…alors que le narrateur est septuagénaire.  Œuvre unique en son genre, Maumort comporte en son propre sein quelque micro-nouvelles aux thématiques très hardies et mérite d’être considéré comme un remarquable point d’orgue à une œuvre littéraire considérable et bien plus « moderne, y compris en 2013, qu’on pourrait le croire.

 
            Tel était en effet le véritable objet de cette thèse : démontrer, s’il en était besoin, que Roger Martin du Gard était un auteur résolument moderne, même si sa modestie naturelle lui avait fait croire le contraire !